Les formulaires de demandes

Fiche pratique

Divorce pour acceptation du principe de la rupture du mariage

Vérifié le 02/03/2020 - Direction de l'information légale et administrative (Premier ministre), MinistÚre chargé de la justice

Les Ă©poux qui sont d'accord pour divorcer mais qui ne parviennent pas Ă  s'entendre sur les consĂ©quences de la rupture peuvent demander le divorce pour acceptation du principe de la rupture du mariage. Par le biais d'un avocat, l'Ă©poux demandeur prĂ©sente une requĂȘte au JAF. Une tentative de conciliation est organisĂ©e. Le coĂ»t du divorce varie notamment en fonction des honoraires d'avocat. Les Ă©poux peuvent faire appel de la dĂ©cision rendue par le juge.

Cette procédure concerne les époux qui sont d'accord pour divorcer, mais pas sur les conséquences du divorce (par exemple, sur la garde des enfants ou sur le partage des biens du couple).

Le divorce peut ĂȘtre demandé :

  • par l'un ou l'autre des Ă©poux 
  • ou par les 2.

Forme de la requĂȘte

Par le biais d'un avocat, l'Ă©poux demandeur prĂ©sente une requĂȘte au juge.

La requĂȘte contient :

  • les demandes formĂ©es pour des mesures provisoires (par exemple, la pension alimentaire, l'attribution de la jouissance du logement),
  • et un exposĂ© sommaire de leurs motifs.

La requĂȘte n'indique :

  • ni le fondement juridique de la demande en divorce,
  • ni les faits Ă  l'origine de celle-ci.

La requĂȘte qui comporte une motivation est irrecevable.

 Ă€ noter

le choix de la procédure de divorce se fera lors de l'assignation.

Lieu de dĂ©pĂŽt de la requĂȘte

La demande en divorce doit ĂȘtre dĂ©posĂ©e au tribunal dont dĂ©pend :

  • la rĂ©sidence de la famille,
  • ou, en cas d'exercice commun de l'autoritĂ© parentale, la rĂ©sidence du parent avec lequel rĂ©sident habituellement les enfants mineurs,
  • ou du lieu de rĂ©sidence du parent qui exerce seul cette autoritĂ©.

En cas de demande conjointe des Ă©poux, le juge compĂ©tent est celui du lieu oĂč rĂ©side l'un ou l'autre.

Dans les autres cas, le juge compĂ©tent est celui du lieu oĂč rĂ©side l'Ă©poux qui n'a pas pris l'initiative de la procĂ©dure.

À ce stade de la procĂ©dure, seules les mesures d'urgences peuvent ĂȘtre ordonnĂ©es par le juge. Par exemple, le juge peut prĂ©ciser les conditions d'exercice de l'autoritĂ© parentale ou statuer sur la contribution aux charges du mĂ©nage.

Juge compétent

En rÚgle générale, le juge aux affaires familiales (Jaf) est compétent.

Cependant, dans certaines affaires complexes ou dĂ©licates, la formation collĂ©giale (formĂ©e de 3 juges) peut ĂȘtre saisie pour prononcer le divorce :

  • soit par le JAF,
  • soit par l'un des Ă©poux.

La tentative de conciliation est obligatoire avant toute procĂ©dure en divorce. En cas d'Ă©chec, elle peut ĂȘtre renouvelĂ©e pendant la procĂ©dure. Elle a pour objectif de trouver une solution au divorce, ainsi que sur ses consĂ©quences.

Déroulement de la conciliation

Le juge convoque les époux et tente de les concilier. Il les reçoit d'abord séparément, puis ensemble.

Il s'entretient avec un époux et l'invite à la réflexion quand l'autre :

  • ne se prĂ©sente pas Ă  l'audience,
  • ou se trouve hors d'Ă©tat de manifester sa volontĂ© (par exemple, en cas de grave hospitalisation de l'autre Ă©poux).

Les avocats assistent ensuite Ă  l'entretien.

La conciliation peut ĂȘtre suspendue et reprise sans formalitĂ©. Le temps de rĂ©flexion laissĂ© aux Ă©poux ne peut pas dĂ©passer 8 jours.

Toutefois, si un délai plus long paraßt utile, le juge peut décider de recourir à une nouvelle tentative de conciliation dans les 6 mois au plus.

 Ă€ noter

ce qui a Ă©tĂ© dit ou Ă©crit durant la conciliation ne pourra pas ĂȘtre invoquĂ© pour ou contre un Ă©poux ou un tiers dans la suite de la procĂ©dure.

Mesures provisoires

Sauf réconciliation entre les époux, le juge prend les mesures provisoires nécessaires à la vie des époux et des enfants pendant la durée de la procédure de divorce.

Le juge peut notamment :

  • proposer une mesure de mĂ©diation auprĂšs d'un mĂ©diateur,
  • statuer sur la rĂ©sidence sĂ©parĂ©e,
  • fixer la pension alimentaire,
  • attribuer Ă  l'un des Ă©poux la jouissance du logement,
  • dĂ©signer un notaire pour la liquidation du rĂ©gime matrimonial.

À l'issue de cette audience, le juge rend une ordonnance de non-conciliation.

Celle-ci permet ensuite d'engager l'instance en divorce.

Le juge demande aux époux de présenter pour l'audience de jugement un projet de rÚglement des conséquences du divorce.

Délai pour agir

Dans les 3 mois du prononcĂ© de l'ordonnance, seul l'Ă©poux qui a prĂ©sentĂ© la requĂȘte initiale peut assigner l'autre Ă©poux en divorce.

L'ordonnance n'est plus valable, y compris pour engager une procédure en divorce, en cas de réconciliation des époux.

Il faut introduire la procĂ©dure durant les 30 mois du prononcĂ© de l’ordonnance, sinon l'ordonnance n'est plus valable

L'instance en divorce est introduite par une assignation à la demande d'un époux.

Toutefois, si les Ă©poux sont d'accord pour le faire, ils peuvent introduire l'instance par requĂȘte conjointe.

Si, lors de l'audience de conciliation, les époux ont accepté le principe de la rupture du mariage, ils doivent poursuivre la procédure sur ce fondement.

L'époux défendeur peut former une demande reconventionnelle portant notamment sur :

La demande (c'est-Ă -dire l'assignation ou la requĂȘte conjointe) doit obligatoirement comporter une proposition de rĂšglement des intĂ©rĂȘts financiers et des biens des Ă©poux.

Changement du fondement de la demande en divorce

En cours de procédure, si les époux ont trouvé un accord commun, et s'ils le souhaitent, ils peuvent demander à changer de procédure en divorce par consentement mutuel.

En cas d'acceptation de la demande

Si le juge accepte leur demande, les Ă©poux ne pourront plus changer d'avis, mĂȘme en cas d'appel de la dĂ©cision du juge. Par exemple, si le divorce avait Ă©tĂ© prononcĂ© pour acceptation du principe de la rupture du mariage, les Ă©poux, en appel, ne pourront pas revenir sur ce choix. Ils ne pourront pas demander une requalification en divorce pour altĂ©ration dĂ©finitive du lien conjugal ou pour faute.

Le juge prononce le divorce s'il a la conviction que chacun des époux a donné librement son accord. Il statue ensuite sur les points de désaccord entre les époux.

Homologation des accords entre époux

À tout moment de la procĂ©dure, les Ă©poux peuvent soumettre Ă  l'homologation du juge des accords rĂ©glant tout ou partie des consĂ©quences du divorce (par exemple, le sort des enfants, la prestation compensatoire, la liquidation des intĂ©rĂȘts patrimoniaux).

Le juge homologue ces conventions en prononçant le divorce dĂšs lors que les intĂ©rĂȘts des Ă©poux et des enfants sont prĂ©servĂ©s.

Frais de justice

Le coût varie en fonction des honoraires de l'avocat choisi.

Si les ressources d'un époux sont insuffisantes pour engager les frais du divorce, il peut bénéficier de l'aide juridictionnelle.

Dommages et intĂ©rĂȘts

Le juge peut accorder des dommages et intĂ©rĂȘts Ă  un Ă©poux en rĂ©paration des consĂ©quences du fait de la dissolution du mariage.

Appel

Les époux peuvent faire appel contre la décision de divorce ou de rejet.

Ce recours doit ĂȘtre formĂ© devant la cour d'appel dans le dĂ©lai d'1 mois Ă  partir de la signification du jugement par voie d'huissier. Il est suspensif. Les mesures provisoires prises par le juge restent applicables.

OĂč s’adresser ?

Pourvoi en cassation

L'arrĂȘt de la cour d'appel peut Ă©galement faire l'objet d'un pourvoi en cassation dans un dĂ©lai de 2 mois Ă  partir de sa signification. Le recours est Ă©galement suspensif.

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